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DaMOst

Dalia Ruth

Stimme geben

Menschen mit Fluchtbiografie und Migrant*innen fehlt es in dieser Gesellschaft oft an geeigneten Sprachrohren – das Ergebnis im breiten medialen Diskurs: Oft wird über sie und wenig mit ihnen gesprochen. Dalia Ruth Coulibaly arbeitet daran, das zu ändern. Mit dem Cagintua e.V. schafft sie einen Dialograum, der zur Selbstermächtigung beiträgt. Und einen Austausch zwischen Deutschland und afrikanischen Ländern.

Écho aux Voix Silencieuses 

Donner la parole à ceux qui ont fui leur pays et aux migrants est souvent un défi dans cette société – ils manquent fréquemment de moyens d’expression appropriés. Le résultat dans le discours médiatique est qu’on parle souvent sur eux, mais rarement avec eux. Dalia Ruth Coulibaly œuvre pour changer cette situation. Avec l’association Cagintua e.V., elle crée un espace de dialogue favorisant l’autonomisation et stimule l’échange entre l’Allemagne et les pays africains. 

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Sie ist auf dem Weg zum Supermarkt; die Straßenbahn schiebt sich routiniert durch Potsdams Straßen. Dalia Ruth Coulibaly schaut aus dem Fenster und geht innerlich ihre Einkaufsliste durch, da wird sie angesprochen. Ein Mann lächelt und drückt ihr einen Flyer in die Hand. Werbung für eine Afrika-Konferenz. Es soll um Kultur und Demokratie gehen. „Und ich dachte: Hier in Potsdam gibt es eine Organisation, die so etwas auf die Beine stellt? Da muss ich hin.“ Das war 2014. Und der Mann – Obiri Mokini – wird zu einem Türöffner im Leben der Studentin. Seit ihrer Begegnung vor fast zehn Jahren ist Dalia ehrenamtlich aktiv und schafft etwas, dass sie glücklich macht: Begegnungen zwischen Menschen. Einen Austausch zwischen afrikanischen Ländern und Deutschland. Und Unterstützung für Geflüchtete.

En route vers le supermarché, dans un tramway sillonnant les rues de Potsdam, Dalia Ruth Coulibaly, absorbée par sa liste de courses, est interpellée par un homme qui lui sourit et lui tend un flyer pour une conférence sur l’Afrique axée sur la culture et la démocratie. « Et là, je me suis dit : il existe une organisation, ici à Potsdam, qui organise cela ? Je dois y aller. » C’était en 2014. Et cet homme, Obiri Mokini, allait ouvrir des portes dans la vie de cette étudiante. Depuis leur rencontre, il y a presque dix ans, Dalia s’engage bénévolement et crée ce qui la rend heureuse : des échanges entre les gens, entre les pays africains et l’Allemagne, et du soutien pour les réfugiés.

Alles fing mit organisatorischen Dingen an. Förderanträge lesen und korrigieren. Eher trockene, aber wichtige Vereinsarbeit für den Cagintua e.V., der damals den Afrika-Kultur- und Demokratiedialog umsetzt. Die Initiative hat ihren Sitz im brandenburgischen Bad Belzig und ebenso Räume in Potsdam – im Kulturzentrum Freiland. Hier geht Dalia seitdem ein und aus. Das Netzwerk Cagintua wurde von geflüchteten Menschen gegründet und setzt sich dafür ein, darüber aufzuklären, „was Flucht bedeutet, insbesondere welche Belastungen und Gefahren diese nach sich ziehen kann“. Es ist ein Thema, dass Dalia im Innersten berührt. Denn auch sie lebt zwischen verschiedenen Orten, Mentalitäten und Kulturen.

Tout a commencé par des tâches organisationnelles : lire et corriger des demandes de subvention. Un travail associatif essentiel mais peu exaltant pour Cagintua e.V., qui mettait alors en œuvre le dialogue sur la culture et la démocratie africaine. L’initiative, basée à Bad Belzig en Brandebourg, possède également des locaux à Potsdam, au centre culturel Freiland, où Dalia se rend régulièrement depuis. Le réseau Cagintua, fondé par des réfugiés, œuvre pour sensibiliser sur la réalité de la fuite, ses contraintes et dangers. Un sujet qui touche profondément Dalia, elle-même vivant entre différentes cultures et mentalités.

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Ihre Eltern kommen 2009 mit ihr aus der Elfenbeinküste nach Deutschland. Damals ist sie 14 Jahre alt. Sie wächst in Baden-Württembergs Kleinstadt Kehl auf. „Behütet“, sagt sie und ohne Probleme. Ihr täglicher Schulweg führt über eine Rheinbrücke nach Straßburg, wo sie das Abitur macht. Es ist eine Zeit, in der ihr klar wird, dass sich Grenzen nicht immer so einfach überwinden lassen: „Erst als ich in Europa angekommen bin, habe ich festgestellt, dass ich afrikanisch oder Afrikanerin bin. Mein Interesse für meine Wurzeln ist damals stark gewachsen und es ist auch der Grund, warum ich mich später engagiert habe. Ich habe mich gefragt: Was bringt Menschen zusammen? Welche Erfahrungen können wir teilen, wie können wir voneinander lernen und uns nicht voneinander abgrenzen?“
In Potsdam werden die Antworten auf diese Fragen konkreter. Hier schreibt sie sich für ein deutsch-französisches Jura-Studium ein und wird ehrenamtlich aktiv. Heute koordiniert sie den Afrika-Kultur- und Demokratiedialog, den sie 2014 zum ersten Mal als Besucherin kennenlernte. „Ich suche Menschen, die Vorträge halten und bringe sie mit Personen aus deutschen Behörden und politischen Entscheider*innen zusammen. Unser Fokus liegt auf nachhaltiger Agrarwirtschaft und Frauen-Empowerment in Ländern wie Algerien, Ghana und Nigeria.“ Es geht darum, wie beispielsweise ein lokales Permakultur-Projekt die wirtschaftliche Situation von nigerianischen Frauen verbessert; weil sie selbst wirtschaften, Geld verdienen und so ihre Unabhängigkeit stärken. „Die Autonomie von Frauen ist wichtig, denn wenn afrikanische Frauen mehr Geld verdienen, investieren sie es auch in die Bildung ihrer Kinder. Und das bedeutet eine Chance auf Wandel.“
Für Dalia ist das der Antrieb ihres Engagements: Die Suche nach Lösungen, die im Alltag einen Unterschied machen. Das klinge für viele Menschen einfach, sagt sie, sei es aber nicht: „Geflüchtete Menschen, Migrant*innen erleben in Deutschland viele Frust-Momente, die die Energie nehmen, zuversichtlich zu bleiben und eine Integration zu schaffen.“ Sie erfährt das in ihrer Arbeit bei Cagintua e.V. seit vielen Jahren. Der Verein hat bereits 2017 ein Projekt ins Leben gerufen, das genau diese Emotionen einfängt: das Refugee Information Radio. Dalia steigt 2018 ein. Sie führt Interviews, moderiert Live-Gespräche, übernimmt die Programmplanung. „Das Angebot ist entstanden, um Migrant*innen eine Stimme zu geben. Wir haben festgestellt, dass Medien zwar über Menschen auf der Flucht berichten, aber oft nicht mit ihnen gesprochen wird. Sie haben keine Möglichkeit, ihren Blick auf die Dinge zu teilen. Das wollten wir ändern und haben gefragt: Wie ist eure Lage? Über welche Themen wollt ihr sprechen?“ In den Sendungen geht es um legale Migrationswege, die Gefahren auf illegalen Fluchtrouten, die Situation und Teilhabe geflüchteter Menschen.

Ses parents sont venus avec elle de Côte d’Ivoire en Allemagne en 2009, alors qu’elle avait 14 ans. Elle a grandi à Kehl, petite ville du Bade-Wurtemberg, dans un environnement « protecteur », dit-elle, sans problème majeur. Son parcours scolaire quotidien la menait à Strasbourg, où elle a obtenu son baccalauréat. C’est à cette époque qu’elle a pris conscience des difficultés à franchir les frontières culturelles : « Ce n’est qu’en arrivant en Europe que j’ai pris conscience de mon identité africaine. Mon intérêt pour mes racines s’est alors fortement intensifié, raison pour laquelle je me suis engagée plus tard. Je me suis interrogée : Qu’est-ce qui unit les gens ? Quelles expériences pouvons-nous partager, comment apprendre les uns des autres sans nous distancer ? »
Dans la ville de Potsdam, elle trouve des réponses plus concrètes à ces questions. Elle y entame un double diplôme en droit franco-allemand et s’engage dans le bénévolat. Aujourd’hui, elle est aux commandes du dialogue sur la culture et la démocratie africaine, une initiative qu’elle a découverte en tant que visiteuse en 2014. « Je recherche des intervenants pour nos conférences et les connecte avec des membres des autorités allemandes et des décideurs politiques. Nous nous concentrons sur le développement de l’agriculture durable et l’émancipation des femmes dans des pays tels que le Ghana et le Nigeria. »
Il s’agit de voir comment, par exemple, un projet local de permaculture améliore la condition économique des femmes nigérianes : en gérant elles-mêmes leur entreprise, elles génèrent des revenus et renforcent leur indépendance. « L’autonomie des femmes est essentielle, car si les femmes africaines ont des revenus plus élevés, elles les réinvestissent dans l’éducation de leurs enfants, ce qui représente une opportunité de changement. » Pour Dalia, cette recherche de solutions concrètes et efficaces au quotidien est le moteur de son engagement. Elle explique que cela peut sembler simple pour certains, mais en réalité, ce n’est pas le cas : « Les réfugiés et migrants en Allemagne font face à de nombreux moments frustrants qui épuisent leur énergie et compliquent leur intégration. » Elle observe cela depuis des années dans son travail au sein de Cagintua e.V. L‘association a initié en 2017 un projet pour capturer ces émotions : la Radio d’Information pour les Réfugiés. Dalia y participe depuis 2018, réalisant des interviews, animant des discussions en direct . « Ce service a été créé pour donner une voix aux migrants. Nous avons remarqué que bien que les médias parlent des personnes fuyant leur pays, ils ne discutent pas avec elles. Ces personnes n’ont pas l’opportunité d’exprimer leur point de vue. Nous avons voulu changer cela et avons demandé : Quelle est votre situation ? Quels sujets souhaitez-vous aborder ? » Les programmes traitent des voies de migration légales, des dangers des routes de fuite illégales, et de la situation et participation des personnes réfugiées.

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Vor allem eine Begegnung aus dieser Zeit ist Dalia in Erinnerung geblieben. Für ein Interview besucht sie einen jungen Mann aus Liberia in einer Unterkunft. Er lebt damals seit acht Jahren auf minimalen Quadratmetern den immergleichen Tag. „Sein Status war auf Jahre ungeklärt – er konnte nicht zurückgebracht werden, er durfte nicht arbeiten, er hatte nicht einmal die Möglichkeit einen Deutschkurs zu besuchen. Das heißt, er war in einer Situation, die man nur ein Dazwischen nennen kann.“ Weil alles still steht. „Seit letztem Jahr ist dieser Mann im Krankenhaus. Seine Zellen bauen sich nach und nach ab und er wird diesen Ort vielleicht nicht mehr verlassen. Die rechtliche Situation hat ihm einen riesigen Teil seines Lebens genommen – und vielleicht auch krank gemacht.“
Geschichten wie diese machen sie traurig, aber nicht mutlos. Sie konzentriere sich auf das Erreichte, um optimistisch zu bleiben. Denn jeden Tag bewirke ihr Verein etwas Gutes im Leben von Geflüchteten: „Menschen kommen zu uns, um sich beraten zu lassen, um Informationen zu bekommen. Und das verändert vieles: sich zu vernetzen und Hilfe zu suchen, ist der erste Schritt zur Selbstermächtigung.“ Und da ist noch etwas, dass ihr Kraft spendet, sagt sie: der Glaube. Er ermögliche ihr einen wichtigen Perspektivwechsel: „Für mich ist prinzipiell jeder Mensch gut, nur Taten können schlecht oder falsch sein. Und darauf kann ich reagieren. Durch reden, sensibilisieren und aktiv werden.“ Sie nennt es eine Gabe, sich auf positive Dinge zu fokussieren. Und vielleicht ist es auch ein Selbstschutz, um die vielen schmerzlichen Erzählungen geflüchteter Menschen nicht zu nah an sich heran zu lassen.

Probleme benennt sie dennoch. Zum Beispiel strukturellen Rassismus, mit dem Menschen auf der Flucht, Migrant*innen, aber auch Personen, die von außen als migrantisch markiert werden, etwa im Kontakt mit Behörden und Verwaltung konfrontiert sind. „Sie erzählen, dass sie extreme Ohnmacht erleben, weil es sich anfühlt, als könnten Sachbearbeiter*innen am anderen Ende des Schreibtisches über ganze Lebenswege entscheiden. Wenn ich den Eindruck habe, von vornherein als verlorener Fall abgestempelt zu sein, was kann ich da noch machen? Nichts! Dann scheitere ich an der Struktur. Und ich habe auch nicht das Vertrauen Dinge offenzulegen, die positiv über meinen Fall entscheiden könnten.“ Genau deshalb brauche es auf allen Ebenen Sensibilisierungsarbeit, unterstreicht Dalia. Weil es am Ende immer darum gehen müsse, wie eine Gesellschaft vorankommt und Probleme löst.

In Zukunft will sie deshalb mehr Zeit in Kinder- und Jugendarbeit investieren. Die Stärkung von Heranwachsenden nennt sie zentral: „Es ist ganz einfach: Sie sind die Zukunft. Ich möchte erreichen, dass verschiedene kulturelle Prägungen und Diversität als etwas Gutes erlebt werden. Und dazu habe ich viele Ideen im Kopf.“ Generationenübergreifendes Kochen zum Beispiel – oder ein Atelier, in dem Kinder und Erwachsene gemeinsam Stoffe aus verschiedenen Ländern bearbeiten können. Dinge, die zusammenbringen und niedrigschwellig einen Erfahrungsaustausch ermöglichen. Junge sollen von Älteren lernen – und andersherum.

Dass es diese Stärkung der Zivilgesellschaft gerade in ihrem zu Hause Brandenburg braucht, liegt auf der Hand: Im September 2024 wird hier ein neuer Landtag gewählt. Nach aktuellen Prognosen kommt die AfD auf über 20 Prozent. Eine Partei, die der Verfassungsschutz als rechtsextremen „Verdachtsfall“ definiert. Kommentieren möchte Dalia diese Aussichten nicht, sie will ihren Horizont nicht düster malen: „Ich sehe nicht nur Migrant*innen, die sich für Menschen auf der Flucht engagieren. Ich sehe auch Brandenburger*innen, die mit viel Einsatz unterstützen. Und das gibt mir Hoffnung. Hoffnung, dass wir immer mehr werden.“

Une rencontre de cette époque marque particulièrement la mémoire de Dalia. Elle avait interviewé un jeune Libérien vivant dans un hébergement précaire. Ce dernier habitait depuis huit ans dans un petit espace, revivant indéfiniment les mêmes journées. « Son statut restait flou pendant des années – impossible pour lui d’être renvoyé, de travailler, ou même de suivre un cours d’allemand. Il se trouvait dans un perpétuel entre-deux », explique-t-elle. Tout semblait figé. « Depuis l’an passé, cet homme est hospitalisé. Ses cellules se détériorent petit à petit et il est probable qu’il ne sortira jamais de là. Sa situation juridique lui a dérobé une grande partie de sa vie et a peut-être contribué à sa maladie. » Ces histoires attristent Dalia, mais ne l’abattent pas. Elle se focalise sur les réussites pour garder son optimisme. Son association apporte quotidiennement du positif dans la vie des réfugiés : « Les gens nous consultent pour des conseils, pour s’informer. Ce premier pas vers la connexion et la recherche d’aide est crucial pour l’autonomisation. »

Dalia tire aussi sa force de sa foi, lui offrant un changement de perspective essentiel : « Je crois que chaque personne est intrinsèquement bonne, seuls les actes peuvent être mauvais ou erronés. C’est à cela que je peux réagir, en dialoguant, sensibilisant et agissant. » Pour elle, se concentrer sur le positif est un don, peut-être même une forme d’autoprotection pour ne pas se laisser submerger par les récits douloureux des réfugiés.

Elle est cependant consciente des problèmes persistants, comme le racisme structurel affectant les réfugiés, les migrants, et ceux perçus comme tels dans leurs interactions avec les autorités et l’administration. « Ils expriment une extrême impuissance, ressentant que les fonctionnaires peuvent décider de l’intégralité de leur destin. »
Quand j'ai l'impression d'être d'emblée catalogué comme un cas désespéré, que puis-je faire ? Rien ! Alors, je me heurte à la structure. Et je n'ai pas non plus la confiance nécessaire pour révéler des éléments qui pourraient influencer positivement mon cas. » C'est précisément pour cela qu'il est nécessaire de travailler à la sensibilisation à tous les niveaux, souligne Dalia. Car il s'agit toujours de savoir comment une société progresse et résout ses problèmes.
À l'avenir, elle souhaite donc consacrer plus de temps au travail avec les enfants et les jeunes. Elle considère le renforcement des jeunes comme essentiel : « C'est très simple : ce sont eux l'avenir. Je veux faire en sorte que les différentes influences culturelles et la diversité soient perçues comme positives. Et j'ai beaucoup d'idées en tête pour cela. » Par exemple, des ateliers de cuisine intergénérationnels, ou un studio où enfants et adultes peuvent travailler ensemble sur des tissus de différents pays. Des activités qui rassemblent et permettent un échange d'expériences accessible. Les jeunes doivent apprendre des plus âgés – et vice-versa. Il est évident que ce renforcement de la société civile est particulièrement nécessaire dans sa région, le Brandebourg, surtout quand on sait que de nouvelles élections législatives auront lieu en septembre 2024. Selon les prévisions actuelles, l'AfD, un parti qualifié de « cas suspect » d'extrême droite par les services de renseignement, pourrait atteindre plus de 20 %. Dalia ne souhaite pas commenter ces perspectives, préférant ne pas assombrir son horizon : « Je ne vois pas seulement des migrants qui s'engagent pour les réfugiés. Je vois aussi des habitants du Brandebourg qui apportent un soutien considérable. Et cela me donne de l'espoir. L'espoir que nous serons de plus en plus nombreux. »